Acupuncture et besoins des femmes atteintes de fibromes

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Questions pour Xiangping Peng (Amy), Ac. (acuenergie.com)

  1. En quoi l’acupuncture répond aux besoins des femmes avec des fibromes utérins? Est-ce que la majorité de ces femmes peuvent s’attendre à des résultats significatifs?

Les traitements par l’acupuncture et la moxibustion sont éprouvés et sécuritaires pour des fibromes utérins qui ont une taille de moins de 5 cm. Ce traitement naturel peut réduire la taille des fibromes, diminuer la quantité de saignement menstruel ainsi que la douleur.

Source: Sternfeld M, et al. The effect of acupuncture on functional and anatomic uterine disturbances: Case report-secondary infertility and myomas. Am J Acupuncture 1993; 21:5-7.
Yan H, Wang J. The clinical study on hysteromyoma treated with acupuncture [in Chinese]. Zhen Ci Yan Jiu 1994; 19:14-16.
  1. Est-ce que la pharmacopée chinoise est toujours suggérée pour compléter un traitement d’acupuncture? Certaines herbes chinoises sont-elles efficaces contre les fibromes?

La formule d’herbes chinoises Gui Zhi Fu Ling Wan (pilule à base de cannelle et de poria), que nous utilisons très fréquemment dans notre pratique, est une formule importante de la gynécologie chinoise moderne pour le traitement des fibromes utérins et de certains de leurs symptômes.

Source: LeRoy R.N. (2004) Uterine Fibroids: An Integrative Approch. Journal of Chiropratic Medicine. 3, Article 18. Retrieved September 10, 2003.
Sakamoto S, et al. Pharmacotherapeutic effects of kuei-chih-fu-ling-wan (keishi-bukuryo-gan) on human uterine myomas. Am J Chin Med 1992;20:313-317.
  1. Est-ce que tous les acupuncteurs sont formés pour traiter cette pathologie féminine?

Pas tous. Il est préférable de choisir un acupuncteur qui a reçu des formations spécifiquement en gynécologie.

  1. Quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner aux femmes atteintes de fibromes utérins?

Les traitements jumelant l’acupuncture et la moxibustion, les herbes chinoises et l’alimentation sont très bénéfiques. Ainsi, pour les patientes désirant vivre une grossesse, aider à diminuer ou à éliminer les fibromes peut suffire pour tomber enceintes.

Source: Lifang Liang, O.M.D., Ph.D, L.Ac., Contemporary Gynecology – An Integrated Chinese-Western ApproachBlue Poppy Press,  Boulder, 2010

Pour plus d’informations sur Xiangping Peng (Amy): www.acuenergie.com

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L’embolisation artérielle

1. En quoi consiste, concrètement, l’embolisation artérielle pour un fibrome?

L’embolisation des fibromes utérins est une intervention percutanée réalisée par un radiologue interventionnel et l’équipe d’imagerie médicale. Via une petite incision dans l’aine, un cathéter est inséré et dirigé avec l’imagerie jusque dans l’artère qui mène à l’utérus. A ce site, des micros particules sont injectées afin de stopper le flux sanguin qui alimente les fibromes. Ceci cause leur rétrécissement et la diminution des saignements.

2. Quels sont les examens nécessaires pour planifier cette intervention? (Échographie? IRM?)

Une échographie est nécessaire pour confirmer le diagnostic et localiser les fibromes préalablement à l’intervention. Une résonnance magnétique peut aussi être utilisée pour plus de précision.

3. Quels sont les critères pour que l’embolisation nous soit proposée? Quelles sont les contre-indications?

Des symptômes de pression pelvienne, ballonnement, menstruations abondantes (anémie), douleur, sont parmi ceux rapportés chez les femmes avec des fibromes. Ces symptômes peuvent être soulagés par l’embolisation.

Les femmes enceintes, ménopausées, sans symptômes ou avec une infection active ne sont pas des candidates à l’embolisation.

4. Quelle est la préparation pré-embolisation?

Vous serez à jeun à partir de minuit la veille de votre intervention.

5. Combien de temps dure l’intervention?

L’embolisation des fibromes peut être d’une durée variable. Environ 2 heures.

6. Est-ce que l’intervention est douloureuse? Sommes-nous endormies durant la procédure?

La procédure est réalisée sous légère sédation. Vous n’êtes pas endormie pour la procédure. Des douleurs de type crampes menstruelles peuvent être ressenties suite à l’embolisation qui sont contrôlées avec l’analgésie.

7. Est-ce que mon gynécologue est sur place?

L’intervention est réalisée par le radiologue interventionnel. Le gynécologue n’est pas sur place.

8. À quoi ressemble le suivi après l’intervention?

Suite à l’embolisation des fibromes, il y a une courte admission de 24 heures à l’hôpital. Suite au congé, un suivi sera fait par le radiologue interventionnel et votre gynécologue.

9. Est-ce qu’il y a des risques avant et après l’intervention?

Il s’agit d’une intervention à faible risque. Il peut y avoir de la douleur et une faible fièvre en post procédure. Les risques d’infection, d’hématome du site de ponction et de réaction allergique à l’iode sont les risques à mentionner.

10. Combien de temps dure la convalescence?

Une à deux semaines. La plupart des femmes reprennent des activités légères dès le lendemain.

11. Puis-je vivre une grossesse après l’embolisation? Est-ce que ma fertilité peut en être affectée?

Une grossesse est possible suite à une embolisation des artères utérines. S’il y a désir de grossesse, les options thérapeutiques doivent être discutées avec votre gynécologue et le radiologue interventionnel.

12. Le fibrome peut-il disparaitre complètement? Le cas échant, à quoi puis-je m’attendre en termes de diminution de volume?

Le fibrome rétrécit en taille suite à l’embolisation, mais reste en place. L’embolisation des fibromes procure un soulagement des symptômes chez plus de 80% des femmes.

13. J’ai entendu dire que certaines patientes pouvaient ressentir des douleurs dues à la nécrose post-embolisation. Est-ce vrai?

Oui, une douleur peut-être ressentie post embolisation qui est traitée avec des analgésiques.

14. Est-ce que le fibrome peut regrossir? Est-ce que je peux subir plusieurs fois l’embolisation dans ma vie?

Il arrive parfois que le fibrome grossisse après l’embolisation. Souvent, longtemps après le traitement. S’il y a persistance des symptômes, ou si le fibrome grossit, une nouvelle embolisation est possible.

15. Une myomectomie est-elle possible après?

Une myomectomie est possible suite à une embolisation.

16. Quels sont les avantages par rapport à la myomectomie?

L’embolisation des fibromes est une procédure minimalement invasive avec des risques minimes et une récupération rapide.

17. Les résultats sont-ils comparables à ceux d’une intervention par ultrasons focalisés?

Cette technique n’est pas répandue au Québec.

18. Combien de temps dois-je attendre avant de connaitre l’efficacité complète du traitement?

Un examen de suivi par échographie ou IRM est réalisé de 3 à 6 mois post embolisation. Les bénéfices complets du traitement sont ressentis après ce délai de 3 à 6 mois.

Références :

Association canadienne pour la radiologie d’intervention (CAIR)
Cardiovascular and Interventional Radiological Society of Europe (Article en anglais)
RadiologyInfo.org

Dre Véronique Caty, MD, FRCPC, radiologiste interventionnel.
CIUSSS de l’Est de Montréal- Hopital Maisonneuve-Rosemont

Image Source: Mayo Clinic (c), traduite en français.

Retrouvez l’intervention d’Aïssatou Sidibé dans le journal La Presse, présidente de Vivre 100 Fibromes.

Expérience des femmes immigrantes dans la prise en charge des fibromes utérins

Le fibrome utérin devient un problème de santé publique négligé.

La professeure Assumpta Ndengeyingoma Inf., Ph. D en psychologie, Professeure en sciences infirmières de l’UQO et ses collègues, Evy Nazon, Inf., Doctorat (c) Sciences infirmières, Drissa Sia, PhD en santé publique mènent une étude pilote visant à comprendre l’expérience des femmes immigrantes dans la prise en charge des fibromes utérins.  

Selon ces chercheurs, le fibrome utérin  devient un problème de santé publique négligé. Ce problème de santé, bien que fréquent est souvent mal connu des femmes, ce qui occasionne un nomadisme médical avec une augmentation des coûts de sa prise en charge (Dubuisson, 2005). De plus, les impacts de ce problème de santé sur les autres sphères de vie de ces femmes ne sont pas souvent abordés.  

Le fibrome utérin aussi appelé myome ou léiomyome est une tumeur gynécologique non cancéreuse qui touche environ 30% des femmes en âge de procréer (Carranza-Mamane, Havelock, & Hemmings, 2015; Lefebvre, Vilos, Allaire, & Jeffrey, 2003). Généralement, le fibrome utérin apparait après la puberté et sa prévalence augmente avec l’âge jusqu’à la ménopause où sa fréquence régresse en absence de traitement hormonal (Kellal et al., 2010). Sa fréquence varie aussi selon l’ethnie.

Suite à une conférence internationale portant sur les avancés de la recherche sur le fibrome utérin, il a été indiqué que 80% des américaines noires et 70% des américaines blanches développeront le fibrome utérin avant leur ménopause (Dixon, Parrott, Segars, Olden, & Pinn, 2006). Il a été montré que les femmes de race noire sont plus touchées et présentent des tumeurs plus grosses et plus nombreuses comparées à celles de race blanche (Klatsky, Tran, Caughey, & Fujimoto, 2008; Racinet, 2009; Rongière, 1999; Wise et al., 2012).

Malgré le nombre accru de femmes souffrant de ce problème de santé, sa localisation est tributaire de souffrances en silence. Cette souffrance est accentuée non seulement par les signes cliniques qui perdurent tels que les saignements anormaux aboutissant à l’anémie, les douleurs pelviennes, les douleurs lors de rapports sexuels (Chalal & Demmouche, 2013; Lefebvre et al., 2003; Racinet, 2009), mais aussi par les complications telles que l’hypofertilité, les complications au cours de la grossesse (Carranza-Mamane et al., 2015; Klatsky et al., 2008).

Sa prise en charge médicamenteuse et son traitement chirurgical conservateur (ablation de la tumeur avec conservation de l’utérus) donnent souvent des résultats décevants par les récidives (Haute Autorité de santé, 2008). Même si les moyens de faire ces interventions chirurgicales évoluent pour minimiser les conséquences physiques, qu’en est-il  de ses impacts sur la santé psychologique de ces femmes ? À notre connaissance, il est rare que les études s’intéressent à la perspective des femmes qui ont eu ou qui ont encore les fibromes. Au-delà de la femme atteinte de cette maladie, l’impact de cette maladie sur sa famille est non négligeable. Les symptômes peuvent persister plus longtemps et ainsi  rendre difficiles l’accomplissement des tâches quotidiennes de la femme dans sa famille. Par exemple l’anémie peut occasionner une fatigue accrue qui aura comme conséquences  le changement dans le fonctionnement familial.

Les études aussi rapportent les coûts élevés de soins de santé suite aux multiples sollicitations des services de santé ainsi que  les absences au travail (Fernandez, Chabbert-Buffet, Koskas, & Nazac, 2014). De ce fait, le revenu familial peut devenir précaire. Qu’en est-il des conséquences psychologique, familiale et sociale lorsque les femmes immigrantes subissent les signes cliniques du fibrome utérin? Déjà il est connu que l’immigration peut avoir des impacts négatifs au plan psychologique et familial suite à un déficit de soutien familial et émotionnel. Il serait alors approprié de considérer ce problème de santé non seulement comme une configuration de signes cliniques, mais aussi comme un syndrome d’expériences vécues chargées de significations selon le contexte familial, culturel , socioprofessionnel qui expliquerait leur décision dans le choix de  traitement ou changement dans leur mode de vie.

La compréhension des expériences des femmes immigrantes dans la prise en charge des fibromes utérins permettra de mieux les guider dans le choix décisionnel des divers traitements et la gestion des symptômes. Les résultats de cette étude pilote permettra aussi de mieux guider une recherche étendue  à une population plus large.

 

Vous êtes intéressés par ce projet. Vous avez des questions, communiquer avec Mme Assumpta Ndengeyingoma, Infirmière Ph. en psychologie au (819) 595-3900 poste 2274 ou par courriel à Assumpta.ndengeyingoma@uqo.ca

 

Références :

Carranza-Mamane, B., Havelock, J., & Hemmings, R. (2015). Prise en charge des fibromes utérins en présence d’une infertilité autrement inexpliquée. Directives cliniques de la SOGC N° 321, mars 2015. J Obstet Gynaecol Can, 37(3 eSuppl B), S1-S11.

Chalal, N., & Demmouche, A. (2013). [Epidemiological profile of uterine fibroids in the region of Sidi Bel Abbes, Algeria]. The Pan African medical journal, 15, 7. doi:10.11604/pamj.2013.15.7.2690

Dixon, D., Parrott, E. C., Segars, J. H., Olden, K., & Pinn, V. W. (2006). The second National Institutes of Health International Congress on advances in uterine leiomyoma research: conference summary and future recommendations. Fertility and Sterility, 86(4), 800-806. doi:http://dx.doi.org/10.1016/j.fertnstert.2006.02.116

Dubuisson, J.-B. (2005). Informations utiles sur le fibrome utérin. Imagerie de la Femme, 15, 158-160.

Fernandez, H., Chabbert-Buffet, N., Koskas, M., & Nazac, A. (2014). Épidémiologie du fibrome utérin en France en 2010–2012 dans les établissements de santé – Analyse des données du programme médicalisé des systèmes d’information (PMSI). Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, 43(8), 616-628. doi:http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2014.06.001

Haute Autorité de santé. (2008). Myomectomie vaginale – Rapport d’évaluation. Paris, France: Haute Autorité de santé

Kellal, I., Haddouchi, N. E., Lecuyer, A. I., Body, G., Perrotin, F., & Marret, H. (2010). Grossesse et fibrome : quelles complications ? Gynécologie Obstétrique & Fertilité, 38(10), 569-575. doi:http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2010.08.001

Klatsky, P. C., Tran, N. D., Caughey, A. B., & Fujimoto, V. Y. (2008). Fibroids and reproductive outcomes: a systematic literature review from conception to delivery. American Journal of Obstetrics and Gynecology, 198(4), 357-366. doi:http://dx.doi.org/10.1016/j.ajog.2007.12.039

Lefebvre, G., Vilos, G., Allaire, C., & Jeffrey, J. ( 2003). La prise en charge des léiomyomes utérins. Directives cliniques de la SOGC No 128, mai 2003 J Obstet Gynaecol Can, 25(5), 407-418.

Racinet, C. (2009). Épidémiologie, facteurs de risque et symptomatologie des myomes utérins Médecine thérapeutique / Médecine de la reproduction, gynécologie et endocrinologie, 11(2), 118-122 doi:10.1684/mte.2009.0227

Rongière, C. (1999). Recommandation pour la pratique clinique – Épidemiologie du fibrome utérin: facteurs de risques et fréquences, impact en santé publique. J. Gynecol Obstet Biol Reprod, 28, 701-706.

Wise, L. A., Ruiz-Narvaez, E. A., Palmer, J. R., Cozier, Y. C., Tandon, A., Patterson, N., . . . Reich, D. (2012). African Ancestry and Genetic Risk for Uterine Leiomyomata. American Journal of Epidemiology, 176(12), 1159-1168. doi:10.1093/aje/kws276

Fibromes utérins : méconnaissance et banalisation d’un problème trop fréquent ?

Au Canada, une femme sur trois en âge de procréer a un fibrome utérin. Il s’agit de la tumeur gynécologique bénigne la plus fréquente d’après la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOCG). Les traitements proposés sont souvent limités, agressifs et coûteux. Pourquoi tant de méconnaissance accompagne cette pathologie ? Quelles sont les conséquences d’une telle situation ?

 « Il y a un manque cruel d’information au niveau des fibromes utérins », déplore la présidente de l’association « Vivre 100 fibromes » Aïssatou Sidibé, elle-même porteuse de fibromes multiples. Le système de santé canadien dépense des millions de dollars dans un système curatif au lieu de sensibiliser la population et les médecins. En l’absence d’informations sur cette maladie et ses symptômes, les femmes continuent leurs errances médicales, attendent et cherchent des solutions à leur problème.

« J’ai entendu la première fois le mot « fibrome » sur mon lit d’hôpital aux urgences, alors que je suis infirmière, souligne Aïssatou. Si j’avais connu le problème plus tôt, j’aurais sûrement pu éviter de me retrouver dans une situation critique et consulter plus tôt ». Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes qui se trouvent principalement au niveau de l’utérus. Ils sont de plus en plus présents chez les jeunes femmes. Pour certaines, aucun symptôme particulier n’est présent, alors que pour d’autres, les tumeurs entraînent d’importants saignements, de l’anémie, des douleurs et dans certains cas des problèmes de fertilité. Les fibromes touchent davantage les femmes afro-caribéennes, mais à l’heure actuelle les raisons en sont inconnues.

« C’est une maladie qui entrave le quotidien et nous sommes laissées dans la nature », se désole Yves-Keren Delanois, opérée des fibromes utérins le printemps dernier« Les médecins sont mal renseignés », s’étonne-t-elle. Elle a dû chercher elle-même les informations sur la maladie.

Anta Niang, chargée de communication au sein de l’association « Vivre 100 fibromes » confirme le manque d’options chez les gynécologues. « C’est comme s’il n’y avait rien à faire, vous avez des fibromes et vous devez l’accepter comme une fatalité, dit-elle. La seule solution que l’on m’a proposée est un médicament qui provoque une ménopause de 6 mois ou une intervention chirurgicale ». Désireuse d’avoir des enfants, Anta demeure depuis plus de 6 mois sur la liste d’attente chez un autre gynécologue conseillé par ses amies.

Une médecine curative plutôt que préventive

À l’heure actuelle, aucun traitement non invasif ne fait disparaître les fibromes utérins. Des médicaments provoquant la ménopause ou des chirurgies comme l’hystérectomie (l’ablation totale de l’utérus), la myomectomie (ablation du fibrome) font partie des traitements courants utilisés par les médecins. 30% des hystérectomies au Canada sont d’ailleurs pratiquées dans le cadre des fibromes utérins : un chiffre conséquent.

« Je vous avoue qu’il y a un retard dans la pratique des gynécologues par rapport aux technologies disponibles », affirme le Docteur Faez Faruqi, fondateur de la clinique Gynesys à Montréal. « Il reste encore beaucoup de patientes qui subissent des hystérectomies, alors qu’elles pourraient bénéficier de chirurgies moins invasives », pense-t-il. Le médecin accuse un système médical au Québec qui coupe les budgets, limitant sévèrement la capacité des gynécologues à aider leurs patientes. Les fibromes utérins coûtent pourtant au gouvernement : 130 millions de dollars par année en procédures chirurgicales.

Pour un système de santé intégratif

D’après de nombreux représentants de la médecine dite intégrative, la médecine conventionnelle impose sa méthode et reste fermée face à d’autres moyens de prise en charge des patients. « Beaucoup de symptômes pourraient pourtant être améliorés, voire éliminés par une approche de soin globale », affirme Victoria Doudenkova, candidate au doctorat en sciences biomédicales dans le domaine de la bioéthique et naturothérapeute.

L’ostéopathe spécialisée dans les fibromes utérins, Nathalie Camirand, constate d’ailleurs une nette amélioration des symptômes causés par les tumeurs, voire même une diminution de celles-ci chez les femmes qu’elle traite. « Du point de vue de la médecine traditionnelle, il n’y a pas grand-chose que l’on puisse vraiment faire à part la chirurgie et /ou offrir de la médication pour réduire les fibromes, une pratique plutôt invasive, mais qui, pour certaines, peut s’avérer parfois nécessaire, dit-elle. La médecine intégrative peut offrir une  vision plus élargie en travaillant davantage sur les causes du problème ». Elle espère que le système médical québécois finira par intégrer l’ostéopathie et d’autres formes de médecines dans les cliniques et les hôpitaux. Dans d’autres pays, cette pratique est déjà plus courante.

Marisol Stevenson, naturopathe dans le domaine de la gynécologie, appelle la société à prendre conscience des possibilités de guérison naturelle du corps. « Il est intelligent et réceptif! », affirme-t-elle.

Une approche intégrative de la santé représente pour ces femmes un espoir important. « Face au manque de sensibilisation et face aux options de traitements souvent limitées et radicales offertes aux femmes, il est primordial qu’un débat soit lancé », soutient Victoria Doudenkova. Conjuguer les différentes approches de soins qui existent pourrait certainement faire une grande différence pour celles qui vivent avec les implications des fibromes utérins, par exemple les saignements abondants, explique-t-elle. Au-delà du nombre de centimètres du fibrome, une orientation sur le bien-être semble primer pour les femmes affectées et certains professionnels de la santé. Espérons que ce débat puisse mettre davantage en lumière cette problématique fréquente dont on parle si peu.

Lisa Vokatch-Boldyreva, journaliste indépendante et étudiante au Certificat de journalisme à l’UdeM.

La phytothérapie peut-elle être utile dans la prise en charge des fibromes?

Entretien avec Anne Vastel, Herboriste thérapeute accréditée à Rimouski.

Qu’est-ce que la phytothérapie   ?

Depuis le début des temps et sur tous les continents, les humains se soignent avec les plantes médicinales qui poussent dans leur environnement. La phytothérapie est l’utilisation de ces plantes médicinales pour améliorer la santé. Les plantes peuvent être consommées sous forme d’infusion ou d’extrait liquide (teinture – extraction dans l’alcool par exemple). Elles peuvent aussi être prises en comprimés. Il est important de choisir des produits de qualité pour éviter tout effet secondaire et s’assurer de leur efficacité.

Comment la phytothérapie est-elle encadrée au Québec ?

Au Québec, l’Aile professionnelle de la Guilde des herboristes encadre les thérapeutes afin d’assurer sécurité et efficacité au public. L’appellation utilisée par les thérapeutes reconnus est : Herboriste thérapeute accrédité 

En quoi la phytothérapie peut-elle être utile dans la prise en charge des fibromes ?

La phytothérapie permet à l’organisme de retrouver un équilibre, tant hormonal que nerveux et immunitaire, afin de :

  1. Diminuer les symptômes liés aux fibromes
  2. Diminuer la taille des fibromes (s’ils sont assez petits) et éviter la réapparition de fibromes suite à une opération ou traitement conventionnel.

Cette approche permet aussi de retrouver énergie et santé en diminuant l’anémie et en nourrissant la vitalité de l’organisme par les plantes médicinales.

Quels sont les mécanismes d’action sous-jacents à la phytothérapie et comment agissent-ils sur la physiologie?

Les mécanismes d’action varient selon chaque plante médicinale utilisée. Les plantes médicinales ayant des molécules ou constituants actifs auront une action différente sur le corps selon le type de principe actif.

Comment envisage-t-on le traitement et à quoi faut-il s’attendre ?

Les traitements peuvent prendre la forme d’infusion, capsules, extraits liquides de plantes médicinales. Ils doivent être pris à moyen ou long terme pour avoir un effet durable sur l’organisme. On peut noter une amélioration des symptômes après environ un mois de prise des plantes médicinales. Il est par contre important de continuer le traitement pendant plusieurs mois pour que l’amélioration soit durable.

Y a-t-il des effets secondaires liés aux plantes ?

Les plantes médicinales sont en général très sécuritaires et sans effets secondaires surtout si elles sont recommandées par un thérapeute qualifié. Certaines plantes médicinales peuvent entraîner des effets indésirables mineurs particuliers (nausées, maux de tête, problèmes digestifs, etc.) chez certaines personnes si elles ne sont pas bien adaptées à leur terrain. Il est alors nécessaire d’arrêter la prise de ces plantes et de consulter son thérapeute pour ajuster les recommandations.

La phytothérapie est-elle compatible avec les traitements médicaux (médicaments, chirurgie, etc.) ?

Tout à fait, les plantes médicinales peuvent même être un soutien important à une chirurgie afin d’éviter adhérences ou tissus cicatriciels et de permettre à l’utérus de préserver ses fonctions. Dans le cas de la prise de médicaments, il est important qu’un professionnel de santé (pharmacien ou herboriste thérapeute accrédité) vérifie s’il y a des interactions possibles afin de les éviter.

La phytothérapie se combine aussi très bien avec d’autres thérapies complémentaires comme l’acupuncture ou l’ostéopathie. Il en résulte en général de meilleurs résultats.

La phytothérapie permet-elle d’apporter une amélioration significative en ce qui concerne la taille des fibromes, la diminution des douleurs ou encore des saignements?

La phytothérapie permet de diminuer de façon significative les symptômes liés aux fibromes (douleurs et saignements). Bien que l’utilisation des plantes médicinales puisse permettre de minimiser une éventuelle croissance des fibromes, à partir d’une certaine taille il est, par contre, plus difficile de les faire diminuer.

De plus, plusieurs plantes médicinales peuvent avoir une action sur l’équilibre hormonal, soit en agissant sur la gestion des hormones par le foie ou leur circulation en agissant sur les glandes surrénales, l’hypophyse ou l’hypothalamus.

De manière générale, après combien de consultations peut-on s’attendre à une amélioration des symptômes liés aux fibromes?

Normalement, suite à l’usage régulier des plantes médicinales recommandées par l’herboriste thérapeute accrédité, les symptômes devraient diminuer après trois à quatre semaines.

La phytothérapie peut-elle être utile pour favoriser la fertilité chez les femmes atteintes de fibromes souhaitant concevoir?

Dépendant de la taille et de la position des fibromes, il peut être possible de concevoir un enfant malgré la présence de fibromes. Dans ce cas, les plantes médicinales seront utiles pour retrouver un équilibre global et une meilleure fertilité.

En quoi consiste le déroulement d’une séance ?

En général, la première entrevue sert à récolter l’information nécessaire pour établir les recommandations par rapport aux plantes médicinales. L’herboriste thérapeute accrédité ne pose pas de diagnostic, il utilise la description des symptômes faits par le client pour mieux choisir les plantes médicinales afin de donner des suggestions personnalisées, efficaces et sécuritaires.

Quel est le prix d’une consultation ?

Les consultations coûtent en moyenne 50 à 70 $ de l’heure, selon le thérapeute.

 

Entretien avec Anne Vastel, phytotérapiste accrédité

Lectures recommandées

  • Botanical Medicine for Women’s Health – Aviva J Romm MD
  • The Complete Natural Medicine Guide to Women’s Health – Sat Dharam Kaur ND
  • Women’s Bodies, Women’s Wisdom – Christian Northrup MD
  • Obstetrics and Gynecology in Chinese Medicine – Giovanni Maciocia L Ac.

Pour en savoir plus

Le traitement d’acupuncture, une avenue intéressante.

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Le traitement d’acupuncture, une avenue intéressante pour le traitement des fibromes, de paire avec les traitements médicaux.

L’acupuncture est une médecine millénaire qui s’est d’abord développée en Chine. Celle-ci met l’accent sur la circulation sans entrave de l’énergie dans le corps du patient et au moyen d’aiguilles très fines et harmonise cette circulation lorsqu’elle est perturbée.

 

En quoi l’acupuncture peut-elle être utile dans le cas de fibromes utérins ?

En acupuncture, chaque cas est unique et traité ainsi. Les fibromes utérins sont en général perçus comme une accumulation d’humidité et de mucosités, qui formera éventuellement la masse dure qu’est le fibrome, suite à une mauvaise gestion de l’environnement interne par les différents organes. Le traitement d’acupuncture, tel que décrit ci-haut, peut être une avenue intéressante pour le traitement des fibromes, de pair avec les traitements médicaux et les autres approches complémentaires comme l’ostéopathie, la naturopathie, etc.

 

L’acupuncture peut-elle être utile pour favoriser la fertilité chez les femmes atteintes de fibromes ?

Dans les dernières années, une vague de publicité a vanté les effets de l’acupuncture pour favoriser la fertilité chez les femmes ayant des troubles de la conception. Il est intéressant de noter que ces effets bénéfiques sur la fertilité s’étendent aussi aux femmes qui ont des fibromes

 

Quels sont les mécanismes d’action sous-jacents à l’acupuncture et comment agissent-ils sur la physiologie?

L’acupuncture a pour but de rétablir une circulation énergétique correcte au niveau des différents organes affectés afin qu’ils puissent fonctionner correctement. L’acupuncture a des effets qui ont été documentés sur le système cardio-vasculaire, la circulation sanguine et lymphatique, sur le système endocrinien et le système nerveux. En d’autres termes, nous pouvons dire que l’objectif du traitement d’acupuncture dans le cas des fibromes utérins est de rétablir la circulation sanguine et lymphatique au niveau de la région pelvienne, tout en abordant l’équilibre hormonal et nerveux qui, si débalancé, est susceptible d’être la cause du fibrome.

 

Que rapportent les patientes après un suivi en acupuncture?

Les effets rapportés par les patientes qui consultent en acupuncture varient, mais sont souvent très intéressants. Certaines femmes notent des diminutions des douleurs et des lourdeurs associées au fibrome, d’autres remarquent des changements au niveau des saignements associés au fibrome, et certaines voient même une diminution de sa taille lorsqu’un examen médical est répété. Le nombre de traitements et l’évolution varient selon chaque personne ; en général, après quelques visites, l’acupuncteur est à même d’émettre une opinion quant à l’évolution du cas et au nombre de traitements supplémentaires qui seraient nécessaires.

 

Qu’en est-il de la recherche sur le traitement des fibromes par l’acupuncture ?

Il y a peu de recherches qui ont été effectuées pour objectiver les changements des fibromes utérins suite à des traitements d’acupuncture. Les recherches disponibles (Zhang, Y. et al., 2010) soutiennent que des études supplémentaires seraient nécessaires. Une revue systématique effectuée par Cho et Hang (2010) a démontré que l’acupuncture pouvait entrainer des changements dans la durée du cycle menstruel et les symptômes associés à celui-ci. Les symptômes des fibromes utérins (douleur, pesanteur, saignement) sont régulièrement associés au cycle menstruel. Alors lorsque ce dernier est régularisé grâce à l’acupuncture, les patientes rapportent aussi une diminution des symptômes des fibromes.

 

Comment se déroule une consultation ?

Lors de la première visite en acupuncture, une évaluation exhaustive de la santé de la personne permet à l’acupuncteur de se familiariser avec les symptômes uniques du fibrome dont souffre la patiente, en plus de se familiariser avec l’état de santé général de celle-ci. Chaque personne est unique aux yeux de l’acupuncteur et le traitement sera tout aussi unique.

Suite à l’évaluation subjective,  l’acupuncteur peut évaluer certaines structures : la palpation des méridiens, la prise du pouls radiale, l’observation de la langue. Ensuite vient l’étape du traitement.

 

Le traitement est-il douloureux ?

Le traitement est sans douleur. À l’insertion de l’aiguille, la patiente peut sentir un léger picotement, suivi de légers fourmillements ou sensations électriques. En général, une dizaine d’aiguilles seront insérées lors d’un traitement en acupuncture. Celles-ci sont maintenues en place une quinzaine de minutes, puis elles sont retirées.

Y a-t-il des effets secondaires liés aux traitements d’acupuncture?

Le traitement d’acupuncture est en général sans effets secondaires. Toutefois, il arrive que certains patients éprouvent un peu de fatigue ou des courbatures suite au rendez-vous. Aussi, puisque le traitement est orienté vers la sphère pelvienne, il pourrait y avoir quelques variations transitoires au niveau du cycle menstruel et au niveau du transit intestinal. En général, cela ne dure pas plus de quelques jours.

 

Quel est le prix/durée d’une séance d’acupuncture ?

Un rendez-vous en acupuncture dure en général une heure et les frais varient entre 70$ et 90$. Selon les cas, la patiente peut être revue dans la semaine ou les deux semaines qui suivent au début, puis les traitements sont progressivement espacés.

 

Questions posées à Yan Vartan, acupuncteur

RÉFÉRENCES

Zhang, Y., Peng, W., Clarke, J., & Zhishun, L. (2010). Acupuncture for uterine fibroids. The Cochrane Library.

Cho, S. H., & Hwang, E. W. (2010). Acupuncture for primary dysmenorrhoea: a systematic review. BJOG: An International Journal of Obstetrics & Gynaecology, 117(5), 509-521.

 

 

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L’ostéopathie et le traitement de fibrome utérin.

Qu’est-ce que l’ostéopathie?

L’ostéopathie  a été fondée aux États-Unis en 1874 par Andrew Taylor Still, médecin et chirurgien, est une approche L’ostéopathie est une médecine naturelle, une thérapie manuelle basée sur des actes qui a pour but de trouver et traiter les causes des douleurs et des dysfonctions de l’organisme tant sur un plan musculo-squelettique, vertébral, viscéral, glandulaire, nerveux, que crânien. Elle repose principalement sur l’intégrité de la structure et de la fonction du corps dans sa globalité. Cette science est basée sur une connaissance approfondie de l’anatomie et de la physiologie.

Quels sont les mécanismes d’action sous-jacents à l’ostéopathie et comment agissent-ils sur la physiologie?

En redonnant à toutes les structures (os, muscles, fascias, organes, etc.) leur capacité de mouvement, le corps retrouve son harmonie et sa capacité d’autorégulation. Une restriction ou une absence de mobilité est nommée comme étant une lésion ostéopathique.

En quoi l’ostéopathie peut-elle être utile dans la prise en charge des fibromes  ?

Les fibromes donnent lieu fréquemment à un tableau de congestion pelvienne. En premier lieu, nous  favoriserons donc des techniques décongestives de l’abdomen en travaillant les diaphragmes, le foie, le carré des lombes, les lésions de côtes, les membres inférieurs, les lombaires et le bassin. De plus, les fibromes sont des tumeurs nourris par les vaisseaux sanguins. Aussi, nous chercherons à normaliser la circulation sanguine locale et régionale lors de notre traitement pour enfin aborder plus précisément la sphère gynécologique.

Où en est la recherche?

En Allemagne, une étude a démontré scientifiquement que le traitement ostéopathique global incluant la normalisation de l’utérus, influence les fibromes et leurs symptômes (Kaschowitz et AL, 2004). De ce fait, il a été confirmé, par échographie, que suite à quatre traitements ostéopathiques à trois semaines d’interval, les fibromes avaient diminué en taille de 18% et que les symptômes perçus par les patientes s’amélioraient alors que dans le groupe contrôle aucun changement n’a été perçu.

L’ostéopathie permet-elle d’apporter une amélioration significative en ce qui concerne la taille des fibromes, la diminution des douleurs ou encore des saignements?

Nous remarquons que plus tôt sont vues ces patientes en ostéopathie, meilleurs sont les résultats. En effet, un manque de mobilité de l’utérus et de son environnement osseux, fascial et vasculo–nerveux pendant de nombreuses années pourrait d’abord donner lieu à un  tableau de congestion pelvienne. L’utérus, par son manque de mobilité, absorbera une mise en tension anormale et pourra contribuer au développement du fibrome. La localisation de la masse fibromateuse pourrait dépendre de la situation de la restriction de mobilité selon Ageron-Marques, 2000.

Fréquemment,  la plainte des patientes, outre le diagnostic du  fibrome, est plutôt musculo-squelettique : douleurs lombaires, douleurs aux hanches, sciatalgies, maux de tête etc. et ses symptômes sont rapidement soulagés par le traitement ostéopathique. En effet, l’utérus et les masses fibromateuses, lorsque non mobiles et de par leur position souvent asymétrique vont tracter anormalement sur les autres tissus du corps : attaches des viscères sur la structure de votre bassin et de votre colonne vertébrale et pourront créer des douleurs à différents niveaux. Si vos fibromes sont non-mobiles, ils pourront également gêner la fonction de votre vessie et de votre intestin. Le fait de relancer leur mobilité pourra apporter un soulagement à ces niveaux.

Si vous souffrez de saignements importants voir d’hémorragies lors des menstruations, nous nous attendons à ce que ceux-ci se résorbent dans les trois premiers traitements sans quoi nous discuterons avec votre médecin de ce qui peut être envisagé pour vous soulager. En général, ce sont les fibromes sous-muqueux qui ont tendance à résister au traitement ostéopathique en terme de soulagement complet des saignements importants.

Un déséquilibre hormonal serait également impliqué dans l’apparition des fibromes: excès d’œstrogène et/ou insuffisance en progestérone pouvant avoir pour causes certains facteurs environnementaux, le stress, la dysfonction hypophysaire et/ou ovarienne. Ces composantes peuvent être abordées spécifiquement en ostéopathie. En effet, il a été prouvé scientifiquement que le traitement ostéopathique à visée neuroendocrinienne apporte des bienfaits tant au niveau du stress perçu qu’au niveau hormonal. (Morand 2009, Champagne 2010, Perrault 2015, Mayer 2016). Il est par contre préférable de consulter un ostéopathe qui a suivi des formations continues en ces domaines plus spécialisés afin d’optimiser les résultats.

L’ostéopathie peut-elle être utile pour favoriser la fertilité chez les femmes atteintes de fibromes souhaitant concevoir?

En ce qui concerne les problématiques de fertilité, votre ostéopathe en collaboration avec votre médecin pourra vous renseigner à savoir si vos fibromes gênent de beaucoup les trompes et les ovaires ou si le fibrome gêne l’ouverture potentielle du col. Si le fibrome est mobile et bien positionné, la fertilité est rarement freinée.

L’ostéopathie est-elle compatible avec les traitements médicamenteux médicaux?

L’ostéopathie reconnaît la nécessité d’un examen médical ou d’examens diagnostics de tout ordre, lorsque ceci est indiqué. Elle est tout à fait compatible avec tous traitements médicaux. Votre ostéopathe travaillera en collaboration avec votre médecin, gynécologue ou tout autre professionnel de la santé impliqué avec vous.

Comment se déroule une consultation ?

La tâche de l’ostéopathe se définit comme une intervention professionnelle de première ligne et  comporte plusieurs étapes dont

  • L’anamnèse complète du patient en procédant à un interrogatoire ostéopathique précis tenant compte :
    • De vos  symptômes et de votre histoire hormonale
    • des conséquences de différents événements (traumatismes, chirurgies, maladies, problématiques hormonales et immunitaires etc…)
    • des liens entre les différents systèmes
    • de vos différents problèmes de santé et de ses antécédents
  • L’évaluation ostéopathique de la mobilité tissulaire et des rythmes physiologiques comprenant : observation, inspection, palpation par :
    • des tests posturaux,
    • des tests palpatoires et dynamiques musculaires, articulaires, vertébraux, viscéraux (reins, intestin et utérus auront une évaluation très précise et une attention particulière) et crânio-sacrés.
  • La synthèse des données afin de déterminer les priorités, la ou les causes du problème et d’établir un plan de traitement détaillé
  • Une normalisation par des manœuvres douces et spécifiques, nécessaires pour redonner aux tissus du corps humain leur mobilité et leur motilité : Manipulations myo-fasciales, vertébrales et viscérales. Les fibromes et l’utérus seront mobilisés afin de leur redonner une pleine mobilité, de normaliser l’aspect circulatoire et de faire en sorte que l’utérus et les fibromes se décongestionnent.

Toutes ces étapes se déroulent sans douleur dans le respect et l’écoute de la globalité de votre personne sous tous ces aspects à la fois physiques et émotionnels. Vous seront expliqués au fur et à mesure les causes et problématiques répertoriées et ce qui doit être traité afin d’optimiser votre condition. Des conseils d’hygiène de vie et des exercices appropriés afin de consolider les résultats du traitement vous seront également prodigués.

De légères courbatures de 24 à 48 heures suite au traitement peuvent à l’occasion être ressenties suite au traitement, signifiant que votre corps retrouve un nouvel équilibre.

L’ostéopathe tient un dossier pour chacun de ses patients. Il communique au besoin avec les autres intervenants de la santé. Il est, d’autre part, tenu de respecter le secret professionnel. Des reçus d’honoraires professionnels sont émis pour fins d’assurances ou d’impôts. Les frais de traitement se situent entre 85$ et 125$ la séance et sont exempts de taxes provinciales et fédérales. Les traitements sont d’une durée d’environ 60  minutes.

Le traitement des fibromes en ostéopathie ne doit surtout pas être sous-estimé. Le fibrome joue souvent un rôle important dans les chaînes pathologiques et ce maillon répond bien en général au traitement ostéopathique.

À propos de l’auteur

Nathalie Camirand est professeure, auteure et clinicienne. Elle enseigne des formations continues en ostéopathie spécialisée en Gynécologie, Urologie et Dysfonctions glandulaires et nerveuses et sur l’axe cerveau-intestin depuis une quinzaine d’années. Elle est coordonnatrice d’un diplôme universitaire en Gynécologie-Obstétrique à l’Université Pompeu Fabre à Barcelone en Espagne. Elle est l’auteure du livre Dysfonctions glandulaires et nerveuses paru chez Maloine, France, en 2009.

Elle enseigne au CEO depuis 1993, enseigne également en Italie (CIO), en France (Barral osteopathic teaching organization), en Allemagne (DOK), (OSD), en Espagne (IASO), en Suisse, au Portugal, en Pologne, en Angleterre et au programme de Maitrise en gynécologie de la WSO en Autriche certifié par l’Université de Vienne.

Elle est également copropriétaire de la Clinique Camirand Muzzi où elle pratique l’ostéopathie depuis vingt–cinq ans. 

Référence

  • Ageron-Marque C., Guide pratique d’ostéopathie en gynécologie, Belgique, Ed. Satas, 2000, 225p.
  • Barral J–P., Ligner B., Paoletti S., Nouvelles techniques uro-génitales, Aix en Provence, éd. de Verlaque, 1993,288 p.
  • Barral J-P., Mercier P., Manipulations viscérales I, Paris, éd. Frison-Roche, 1994, 214 p.
  • Barral J-P., Manipulations viscérales II, Paris, éd. Maloine, 1987, 237 p.
  • Caufriez M., Thérapie Manuelle et instrumentales en uro-gynécologie, Bruxelles, éd. M.C., 1989, 201p.
  • Champagne, B. (2011). L’effet du traitement ostéopathique global en regard de l’axe cerveau-intestin sur les gens atteints de Trouble d’anxiété généralisée (thèse non publiée). Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal, Québec, Canada
  • Cotran R.S., Kumar V., Collins T., Pathologic Basis of disease, Philadelphia, éd. Robbins, 1999, 1425 p.
  • Falardeau-Rousseau, J. 2014. La place du concept de l’inflammation systémique chronique, en ostéopathie. Thèse présentés au Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal.
  • Kamina P., Anatomie gynécologique et obstétrical, Paris, éd. Maloine, 1984, 516 p.
  • Kaschowitz G, BesseJP Schwering G 2004. Osteopathic treatment for uterine leiomyomas: a randomized controlled clinical trial. Akademie für Osteopathie Deutschland
  • Kernbaum S. et all., Dictionnaire de Médecine, Paris, éd. Flammarion, 1998, 1030 p.
  • Lee John R. Équilibre hormonal et progestérone naturelle.Vannes, éd. Sully ; 2002. 174 p.
  • Lee JR. Tout savoir sur la préménopause, 2e édition. 2001.384 p.
  • Morand,AJ 2009.  Effet du traitement ostéopathique sur la perception du stress chez les proches aidants. Recherche présentée au Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal
  • Mayer, MS. 2016. Effet du soin ostéopathique à visée neuro-endocrinienne sur les symptômes dépressifs des femmes dans la première année post-partum. Mémoire présenté devant jury international. Juin, Collège d’Études Ostéopathiques, Montréal, Canada.
  • Perrrault, K. 2014. Effets du traitement ostéopathique global à visée neuroendocrinienne sur les bouffées de chaleur chez les femmes en postménopause. Recherche présentée au Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal
  • Netter F.H., Atlas of human anatomy, New Jersey, éd. Ciba, 1989, 514 p.
  • Northrup C., Women’s bodies, women wisdom, New York, éd. Batam book, 2002, 906 p.
  • Richard R., Ostéopathie gynécologique fonctionnelle, Paris, éd. SIMEP, 1992, 366 p.
  • Tourris H. et al, Gynécologie et obstétrique, Paris, éd. Masson, 2000, 443 p.
  • Vikhlyaeva EM, Khodzhaeva ZS, Fantschenco ND. Familial predisposition to uterine leiomyomas. Int J Gynaecol Obstet 1995; 51: 127-131.
  • Wallach EE. Myomectomy. 1992 In Thompson JD &Rock JA (eds) Te Linde’s Operative Gynecology, 7yh edn. London: J.B Lippincott: 647-662.
  • Woodall P. Principes et pratique ostéopathiques en gynécologie, Paris, éd. Maloine, 1983, 186 p.

Sites internet consultés :

Référenceshttp://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=fibrome_uterin_pm#P151_18435

www.fibrome-info-france.fr/qui-sommes-nous-presentation-objectifs.html

www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0368231514001707

www.fibrome.org/

Comment la naturopathie peut-elle aider dans le cas de fibromes utérins ?

Qu’est-ce que la naturopathie ?

La naturopathie est l’art et la science à promouvoir un niveau de santé optimal par des recours à des moyens naturels et écologiques. Le naturopathe perçoit l’individu dans sa globalité. Pour lui, les symptômes de la maladie sont des signaux d’alarme d’un dysfonctionnement dont il devra identifier les origines.

Comment la naturopathie peut-elle aider dans le cas de fibromes utérins ?

Des changements alimentaires devraient être la pierre angulaire de l’approche du traitement des fibromes, en naturopathie. Les suppléments alimentaires adaptés pour la gestion des fibromes contenant des molécules pour la détoxification du foie seront indispensables pour réduire ou même éliminer ces derniers.

Quelle place occupe l’état émotionnel dans les fibromes ?

Selon la médecine Ayurvédique (médecine la plus ancienne), tout organe du corps nous livre un message. Les fibromes utérins touchent les femmes pendant leur période fertile. Comme toute maladie, les fibromes sont l’expression dans le corps d’un manque d’harmonie entre l’esprit et les émotions. Et si les fibromes étaient un facteur déclencheur pour faire le point sur notre vie de femmes, nos regrets, notre culpabilité, notre désir d’enfanter ? Comme disait le psychanalyste Guy Corneau, « La maladie, c’est la parole de santé en nous ».

Comment se déroule une séance en naturopathie ?

La première séance est d’une durée de 90 minutes. Au départ, la naturopathe procède à un bilan de santé à travers : votre hérédité ; votre historique médical ; l’évaluation de votre alimentation ; vos habitudes de vie. Ensuite, elle établit un protocole thérapeutique personnalisé. Le nombre de séances est variable selon la gravité et les résultats obtenus. Les prix varient généralement entre $80 à $120 pour 90 minutes.

Pouvons-nous parler de prévention primaire (éviter l’apparition des fibromes) dans le cas des fibromes utérins ? Si oui, comment ? Peut-on prévenir l’apparition des fibromes, si oui comment ?

Comparativement à la médecine traditionnelle qui a pour but de traiter la maladie, la naturopathie se préoccupe d’entretenir la santé. Donc, oui, il est entièrement possible de prévenir les fibromes. En évaluant les facteurs de risques et en faisant les tests appropriés de dépistage préventif.

Avez-vous des nombreuses femmes qui viennent consulter pour des fibromes ? Profil ? Comment sont-ils découverts ?

Oui. La plupart ont constaté après plusieurs échographies l’évolution des fibromes, et cherchent une alternative à la chirurgie. D’autres voudraient poursuivre une grossesse, mais le fibrome est un obstacle. D’autres cherchent du confort, car le fibrome est incommodant.

Comment l’alimentation aide-t-elle dans le cas des fibromes ? Les plantes ? Les suppléments ?

En éliminant les aliments qui contiennent des hormones de croissance, pesticides, et additifs de toutes sortes et en remplaçant par des aliments qui réduisent les taux d’œstrogènes dans l’organisme. Certaines plantes peuvent également réduire le taux d’œstrogènes et peuvent freiner la croissance d’un fibrome. Certains suppléments vont agir en diminuant la stimulation excessive des tissus sensibles à l’œstrogène. D’autres suppléments vont plutôt aider au bon fonctionnement du foie dans la transformation des hormones.

Quel rôle occupe l’organe du foie dans le cas des fibromes utérins (hormones, détoxification, etc.) ?

Les fibromes proviennent d’une sur-stimulation des œstrogènes (hormones). Normalement, le foie doit être capable d’éliminer ce surplus d’hormones. Cependant, il arrive que ce surplus ne soit pas éliminé correctement à cause de modifications chimiques du foie, comme la méthylation qui est insuffisante.

Pouvons-nous avoir recours à la naturopathie, quel que soit le stade du fibrome : minime ou avancé ?

Absolument. S’il est minime, on cherchera à l’éliminer et poursuivra vers la prévention. S’il est avancé, on visera sa réduction par des moyens naturels.

Est-ce compatible avec les médicaments chimiques et autres interventions médicales ?

Oui, la naturopathe possède les outils nécessaires pour vérifier la compatibilité.

Quel est le plus grand obstacle pour une femme qui a des fibromes et qui vient consulter en naturopathie ?

Malheureusement bien des femmes se rendent compte qu’elles ont ce problème lorsque les fibromes commencent à produire des symptômes. Il est souvent trop tard pour faire quoi que ce soit sur le plan de la supplémentation. Même un traitement hormonal (la progestérone pouvant aider lorsque les fibromes sont encore petits) ne pourra avoir gain de cause sur un gros fibrome de plus de 5 cm.

Au bout de combien de temps pouvons-nous voir les effets bénéfiques de la naturopathie sur les fibromes ?

Un petit fibrome peut être éliminé après 2 cycles menstruels.

Quel lien faites-vous entre les fibromes et le stress ?

Le stress a un impact sur le système hormonal via la surproduction de cortisol, dont on reconnaît le rôle de perturbateur endocrinien, le stress laissant le corps en dominance d’œstrogènes, responsables du développement des fibromes.

Selon vous, quels sont les facteurs de risques liés aux fibromes utérins ?

L’obésité, l’hérédité, la dominance en œstrogènes, les xénoestrogènes (perturbateurs hormonaux) le stress, le manque d’exercice et les troubles émotionnels.

Entretien avec Danièle Parr, naturopathe